Être éthique à propos de la collecte de connaissances
Construire une relation forte et éthique avec les gens et les lieux avec lesquels vous apprenez à propos du monde est très important. L’un des premiers moyens de vous assurer de bâtir cette relation consiste à penser à la transparence, à la reconnaissance et à la confidentialité. La transparence signifie d’être ouvert au sujet des raisons pour lesquelles vous recueillez des connaissances, d’être ouvert envers les personnes avec lesquelles vous allez partager des connaissances, et d’être ouvert au sujet de ce que vous allez partager. Tous ceux qui participent à votre apprentissage doivent comprendre ces choses. Vous devez également faire preuve de transparence vis-à-vis les personnes avec lesquelles vous rapportez les résultats de votre apprentissage et la manière dont vous les avez obtenus. Le seul cas ou vous devriez cacher quelque chose c’est si c’est important de le cacher.
Préserver la vie privée des personnes est souvent un moyen de les protéger. Les gens ont le droit d’avoir leurs pensées et leurs opinions personnelles protégés. S’ils les partagent avec vous, c’est parce qu’ils ont confiance en vous ou parce qu’ils veulent vous aider à acquérir des connaissances, vous leur devez la possibilité de cacher leur identité. Par exemple, si vous parlez aux gens des raisons pour lesquelles il est difficile de vivre et de travailler au Liban sans papiers de résidence, ce n’est pas une bonne idée d’afficher leurs noms et leurs photos sur Facebook sans avoir leur permission. Cela pourrait leur causer des ennuis. Même si les informations ne sont pas si sensibles, les personnes ont le droit de ne pas être identifiées avec les informations qui vous ont été communiquées, ou d’avoir l’attention attirée sur leur participation.
Par conséquent, vous devez, aux personnes qui vous partagent des connaissances, être transparent quant à ce que vous faites et à ce que vous allez faire de leurs informations. Vous devez ensuite leur parler de leurs préférences concernant la confidentialité. Si vous risquez de leur faire du mal en partageant les informations qu’ils vous communiquent, qu’il s’agisse de leur nom, de leur lieu d’origine ou de quelque chose qui leur est arrivé, c’est votre responsabilité, en tant que la personne qui rassemble les connaissances, de tout faire pour assurer la confidentialité de leurs informations personnelles.
Cependant, le revers de la médaille est que les personnes ont le droit d’être reconnues pour avoir des connaissances et être une source de sagesse. Souvent, de nombreux chercheurs apprennent des choses des membres de communautés, puis présentent ce qu’ils ont appris comme si ce sont leurs idées et leurs informations. Ce n’est pas juste pour les personnes qui les ont enseignées- elles deviennent invisibles dans le processus! Pensez-y comme la recette de cuisine de votre grand-mère: si une personne vous demande comment vous avez créé une assiette aussi unique, vous direz toujours à cette personne que c’est la recette spéciale de votre grand-mère. Si les membres d’une communauté qui ont partagé des connaissances avec vous voudraient être reconnus, et si c’est personnes ne courent aucun risque en étant reconnus, ils ont alors le droit d’avoir cette reconnaissance. (S’il y a un risque, vous devez être honnête avec eux à propos du risque. Ils ont le droit de décider pour eux-mêmes si être reconnu vaut le risque).
Recevoir la permission
Les universités disposent d’un processus formel par lequel les chercheurs (les personnes qui collectent des connaissances) recueillent la permission des personnes qu’ils ont l’intention d’étudier, et s’assurent de faire preuve de transparence, garantissant la confidentialité des participants et offrant des possibilités de reconnaissance. Le processus formel de certification en éthique de la recherche, dont ceci fait partie, est le résultat de nombreuses activités contraires à l’éthique qui ont été menées par des chercheurs, en particulier dans les domaines de la recherche médicale et psychologique.
Voici le formulaire que l’équipe du CMIC a présenté aux personnes interrogées qui ont réalisé les vidéos que vous avez visionnées auparavant. Nous avons utilisé la version du formulaire en anglais ou en arabe, en fonction de la langue parlée ou lue par la personne. Vous pouvez voir comment nous leur avons expliqué le projet afin d’être transparents. Une fois que nous leur avons demandé s’ils souhaitaient être interviewés, ils avaient le choix d’être enregistrés et le choix de présenter leur nom. Certains d’entre eux ont choisi de partager uniquement leur prénom plutôt que leur nom complet. D’autres ont choisi de faire un enregistrement audio plutôt que d’être filmé. Et d’autres personnes avec lesquelles nous avons parlés et avec lesquelles nous avons fait connaissance ont demandés de ne pas être enregistré et de rester anonyme. Nous les avons remerciés personnellement et nous avons partagé la sagesse qu’ils nous ont enseignée, mais nous respectons ce choix et nous gardons leurs noms confidentiels.
CMIC formulaire de consentement
La plupart des mobilisateurs communautaires n’utilisent pas un document officiel comme celui-ci, car cela pourrait rendre les gens mal à l’aise.
CMIC Video Recording Form
Pour votre propre apprentissage et votre propre acquisition de connaissances, il est souvent préférable de parler aux gens à propos de ce qu’ils préfèrent. Soyez ouvert et transparent avec eux et donnez-leur des choix en matière de vie privée et de reconnaissance. Il n’existe pas de système parfait pour vous assurer que vous faites de bons choix éthiques quant à la manière de travailler avec les gens pour en tirer des enseignements. Au lieu de cela, assurez-vous d’écouter, de réfléchir et de donner la priorité à vos bonnes relations avec les personnes avec lesquelles vous travaillez. Si vous faites une erreur ou blessez quelqu’un, présentez vos excuses et essayez de corriger la situation.