Avons-nous nécessairement des problèmes communs, mais l’ignorons?
Tout au long de leur vie, lorsque les personnes sont confrontés aux problèmes de la vie quotidienne, elles peuvent parfois penser qu’elles sont les seules à traverser ce genre de situations. Toutefois, une communauté peut se débattre contre des problèmes systémiques et structurels qui se présentent sous l’apparence de problèmes devant être traités sur le plan individuel. Lorsque les personnes se rassemblent pour partager et discuter de ces problèmes, leur nature structurelle est mise à nu, ce qui leur permet de réaliser qu’elles ne sont pas seules pour y faire face. Par contre, différents facteurs intercommunautaires ou extérieurs peuvent entrer en jeu et avoir pour effet d’entraîner les gens à choisir de s’isoler et de garder leur problème pour eux-mêmes, de les gérer au plan individuel plutôt que de les partager avec leur communauté.
Dans ce vidéo, Khaled nous parle d’une initiative qui cherchait à rassembler des communautés sous-occupation en les aidant à avoir une idée plus approfondie et détaillée de leurs problèmes communs.
Jérusalem souffrait de nombreux problèmes dus à l’occupation, mais les habitants de la ville eux-mêmes ne connaissaient pas l’ensemble des images qui résument leur problème à cause de l’occupation qui les sépare. Nous avons donc décidé d’effectuer d’abord une identification de tous les quartiers de Jérusalem. Nous avons donc identifié 38 communautés. A partir de cette identification, nous avons raconté l’histoire de chaque quartier du point de vue de ses habitants, son histoire, les faits auxquels ils sont confrontés aujourd’hui, et dans un deuxième temps, nous avons identifié les activités qui se déroulent dans le quartier et ce qui est fait pour s’attaquer aux problèmes auxquels est confrontée Jérusalem en général, nous avons donc identifié les institutions, les activités et les mobilisations, qui se déroulent dans chaque quartier et quels sont leurs objectifs, quels sont les problèmes rencontrés, et quels sont les besoins qu’ils satisfont et de cette façon, nous avons également eu une idée des problèmes et des besoins que personne ne traite.
Les histoires, les cartes et l’image qu’ils veulent donner du quartier, ce sont eux qui les choisissent, nous leur fournissons des outils, des informations sur la façon d’utiliser certaines techniques, que ce soit sur internet ou en source ouverte comme les cartes que nous utilisons et à la fin, toutes ces informations sont regroupées sur notre site web dans lequel, l’objectif est qu’ils aient eux-mêmes le contrôle de cette partie du site web, afin qu’ils puissent transmettre directement l’ensemble de l’image selon leur propre compréhension, et aussi que toute personne qui ne communique pas avec eux puisse désormais les contacter directement par le biais du site web. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait un intermédiaire, que ce soit nous-mêmes ou d’autres, pour que cette communication ait lieu.
L’objectif est donc de faire face à ces cartes en montrant l’existence des Jérusalémites, leurs quartiers, et ce qu’ils ont en termes de repères et d’activités, afin que le tourisme atteigne enfin ces zones marginalisées. L’idée est donc que chaque quartier et chaque communauté montre les endroits qui valent la peine d’être visités et qui sont importants pour préserver l’identité et l’héritage palestiniens, en changeant les noms des rues, des quartiers et des zones.
Après avoir écouté Khaled exposer le rôle qu’a joué sa communauté dans la définition de leur problème et l’importance de son leadership dans l’orientation de leurs efforts pour y trouver des solutions appropriées en contexte d’occupation et de séparation, quelle réflexion pouvez-vous avoir en lien avec vos propres problèmes et leur place au sein de votre communauté d’appartenance?