Cependant, il est également possible qu’avant le rassemblement communautaire, quelqu’un ait déjà un rêve individuel/personnel pour la communauté. Dans cette vidéo, Paulo César, coordinateur du mouvement Tempo de Plantar, explique comment il a partagé son rêve personnel qui a précédé puis permit le lancement du projet Planting Day Event en 2019.
Paulo Cesar : Bonjour, comment allez-vous ? Je m’appelle Paulo César Araújo, j’habite à Brasilia et je voulais partager avec vous ici une histoire de plantation d’arbres, n’est-ce pas ? Je rêvais depuis longtemps de planter des arbres, et ce rêve m’est venu… plusieurs nuits, comme ça. Et un jour j’ai voulu mettre en pratique ce rêve de planter des arbres et j’ai mobilisé un groupe d’amis pour que nous mobilisions les gens à vivre une expérience de plantation d’arbres. Et depuis, nous nous impliquons dans ce mouvement qui consiste, chaque année, pendant la saison des pluies, à mobiliser les gens pour vivre une expérience de plantation d’arbres. Et ce mouvement a été très gratifiant pour moi et aussi pour les participants. C’est une possibilité pour les citadins de renouer avec la nature, n’est-ce pas ? Avec la Terre Mère, avec la Pachamama, comme on parle ici dans les pays d’Amérique du Sud, n’est-ce pas ? Et je… c’est tout. Je voulais partager cette histoire avec vous.
Donc, pour réaliser ce rêve, je travaille avec une méthode qui s’appelle « Dragon Dreaming », qui est une conception de projet collaborative, qui repose sur l’idée que si vous voulez réaliser un rêve, vous devez partager ce rêve, laisse ton rêve mourir afin qu’il puisse renaître, pour qu’il ne soit pas seulement ton rêve, mais un rêve du collectif, celui de la communauté.
Et puis je l’ai fait. Nous avons appelé un cercle de rêve à Escola da Natureza, ici à Brasilia, et un groupe de personnes est venu et nous avons créé un cercle de rêve, dont l’idée était que nous construirions des comités de plantation d’arbres, c’est-à-dire que chaque ville aurait son comité de plantation d’arbres. Et puis nous avons commencé à promouvoir plusieurs réunions, organisées le dernier dimanche de chaque mois ici à Brasília, au Parque da Cidade, et dans ces réunions nous partagions des idées, des rêves, et cela impliquait d’autres personnes. Et cela a commencé à se propager à un plus grand nombre de personnes.
Dans ces cas, l’évaluation des besoins et des ressources reste importante. Elle peut être un outil pertinent dans la transformation du rêve individuel en rêve collectif. Ainsi, en identifiant ses besoins et ses ressources spécifiques, la communauté peut s’adapter au rêve individuel et le transformer en un objectif commun pour la communauté.
Par exemple, le comité Estrutural du mouvement Tempo de Plantar a mené une évaluation des ressources et des besoins pour adapter le projet Planting Day au contexte de la ville dans laquelle ils se trouvent, Estrutural. Étant donné que la ville est pleine de rues étroites et de petites zones d’habitation, il n’y avait pas d’espaces appropriés pour les arbres à proximité des résidences. Ils ont donc proposé deux façons différentes d’adapter le rêve : ils ont planté des arbres dans les espaces publics autour de la décharge, et ont également développé l’idée de construire des jardins verticaux dans toute la ville.
Et nous avons aussi reçu, accueilli des personnes qui étaient prêtes à tenir des ateliers pour nous, même si cela n’avait rien à voir avec la plantation d’arbres. Ateliers de potagers suspendus, ateliers de nurturing… du coup, il fallait utiliser l’espace dont on disposait. Personne ici n’a de cour arrière géante, comme dans d’autres quartiers du District fédéral : chacun ici a l’espace dont il a besoin pour survivre, pour construire sa maison, pour rester sous un toit avec sa famille. Donc, un mur ensoleillé dans la maison, les gens veulent avoir une petite plante à la maison, ils veulent en avoir une verte, ils veulent avoir de quoi s’occuper. Alors on a appris ça (inaudible) faire un potager suspendu avec des cartons de lait usagés, avec des palettes, on a ramassé des bambous dans la ferme d’un pote, c’était une très belle journée (rires), on a utilisé le camion d’un pote…
[Ana Beatriz] Alors on s’est mobilisés pour proposer des activités interactives à ceux qui participaient au projet, pour dire : « Mec, tu n’as pas d’espace, tu n’as pas d’arbre, mais trouve un moyen, plante un petite plante dans un coin dans un pot à l’intérieur de la maison ». « Prenez un mur ensoleillé, plantez de la laitue, du persil, de l’échalote, peu importe ! Un arbousier, n’importe quoi ! ». Mais cela encourage déjà la personne à s’occuper, à aimer. Et ça a aussi amené les gens qui venaient au parc à arroser, arroser les petites plantes qui sont dans le parc… Et cela a également encouragé les enfants à s’occuper de leurs jardins à la maison.
Dans votre e-portfolio
Pensez aux projets dans lesquels votre mobilisation communautaire est engagée. Sont-ils initialement nés d’une idée individuelle ? Si oui, pensez-vous que cette idée est maintenant un rêve collectif ?
Comment et pourquoi cette idée est-elle devenue pertinente pour votre communauté ?
Si l’idée était initialement née comme un rêve partagé (issu de la fusion collective d’idées et de rêves), quelles caractéristiques de votre communauté influencent le projet pour qu’il soit unique ?
4. En pensant au cas du Comité Estrutural, vous avez pu voir que le groupe avait besoin d’adapter le rêve de planter des arbres à leur réalité de rues étroites. Dans votre mobilisation communautaire, comment les ressources locales disponibles ont-elles influencer les décisions sur le rêve collectif et sur la portée du projet ?